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Denis Cheff
L’ancêtre paternel de Denis Cheff, Andraie Scheffer, est né en Allemagne. Il a déménagé au Canada lors de la Guerre de 1812, où il a combattu en tant que mercenaire. Après avoir été capturé et emprisonné par les Américains, il fut libéré et s’installa dans le coin d’Oka, où il éleva sa famille. Les membres de la famille Scheffer y sont restés pendant plusieurs années et ils changèrent leur nom de famille, de Scheffer à Cheff. Quelques générations plus tard, le grand-père de Denis Cheff habitait dans la région d’Ottawa et travaillait pour un fermier. Pour de meilleures opportunités salariales, il déménagea à Cochrane en 1926, où il essaya d’apprendre à bûcher. Après un an, il amena sa famille et devint agriculteur. Le père de Denis Cheff a été soldat volontaire lors de la Seconde Guerre Mondiale. Il a ensuite obtenu une terre et est devenu agriculteur pour quelques temps. Par la suite, il s'est engagé chez Ontario Northland pour plusieurs années, où il s’occupait de l’entretien des locomotives et du chemin de fer. Il a ensuite fait l'acquisition d'un petit restaurant pour terminer sa carrière.
Quant à ses ancêtres du côté maternel, les Génier viennent originairement de France. Le grand-père maternel de Denis Cheff venait de Montréal alors que sa grand-mère maternelle venait de tout près d’Ottawa. Le grand-père de Denis Cheff est arrivé à Cochrane au début des années 1900, où il possédait des droits de coupe. Puisqu’il était plus éduqué que la majorité des individus de l'époque, il devint enseignant, puis directeur de l’École Primaire à Cochrane. Il a également été maître de poste et a fait l'acquisition d'un magasin général. Il fut impliqué dans la communauté et en politique. La mère de Denis Cheff a travaillé dans une maison de retraite à la buanderie.
Denis Cheff est né à Cochrane en 1948. Dans son jeune âge, Denis Cheff aimait participer aux sports parascolaires. Après avoir participé à une compétition à Hearst, il fut impressionné par l’école secondaire et a demandé à sa mère de l’inscrire à l’École secondaire catholique de Hearst qui s’appelait alors le Collège de Hearst. Dans ce temps, il n’y avait que quelques écoles secondaires françaises en Ontario et elles fonctionnaient comme des pensionnats. Denis Cheff a ainsi quitté la maison à l’âge de 14 ans lorsqu’il devint élève au Collège de Hearst. Il mentionne que malgré qu’il ait éprouvé de la difficulté à l’école, il a aussi pu développer, lors de son passage au pensionnat, des relations importantes avec plusieurs personnes provenant de partout dans le diocèse. Plusieurs de ces liens d’amitié subsistent encore aujourd'hui.
Lors de son passage au séminaire, la religion catholique était très présente étant donné que les curés tenaient le rôle d'enseignants. Pour ce qui est de la vie étudiante, chacun avait une responsabilité et apprenait non seulement la matière enseignée, mais également à devenir autonome. De plus, Denis a été impliqué dans des comités, dont le comité étudiant en tant que président (où il a appris à gérer des groupes). Il a également participé à certains sports, tels que le ping-pong et le badminton.
Lorsqu’il était jeune, Denis a voulu déménager dans la région d’Earlton afin de devenir cultivateur. Cependant, les circonstances ont changé. Après avoir finit son école secondaire, Denis a fréquenté l’Université de Hearst de 1966 jusqu’en 1969 afin d’obtenir son baccalauréat en français. En dernière année de bacc, il choisit de suivre sa petite amie à l'Université d'Ottawa, où il termina ensuite sa dernière année. Il a ensuite été accepté en droit dans la même université, mais l'expérience s'est avérée trop difficile. Il fut donc embauché à une école de réforme à Alfred et s’est inscrit pour poursuivre son baccalauréat en éducation durant l’été. Après avoir travaillé à l’école de réforme pendant 4 mois, il reçu un appel lui annonçant qu'un emploi était disponible au Centre de la main d’œuvre et de l’immigration à Hearst. Après avoir postulé, il obtint le poste et l’occupa durant 9 ans. Son emploi consistait à trouver des possibilités d'embauches pour les gens et à gérer des projets communautaires. Plus tard, il fonda la compagnie de construction Chega, qu'il poursuivit pendant 11 ans. Il devint ensuite devenu Directeur Général de Hearst Forest Management, où il avait les responsabilités suivantes : il devait gérer les permis de bûchage dans la région de Hearst; s’assurer que les moulins étaient approvisionnés en bois; gérer le reboisement ; et s’assurer de remplir les exigences du Ministère.
Denis Cheff a été un homme très actif au niveau de la communauté de Hearst, où il s’implique dans les affaires communautaires depuis 1971. Vers 1973, Denis est devenu Président de la Chambre de commerce. Il a aussi été Président du Conseil des gouverneurs durant une période de 13 ans et Président du Conseil d’éducation durant 8 ans. Il a été impliqué dans le Conseil d’éducation durant 12 ans, en plus d'avoir été impliqué avec l’Université de Hearst pendant une trentaine d’année. Il a même fondé les fonds de bourses et a récolté plus de 2 millions avec un groupe. Il préside toujours le Comité des amis de l’Université de Hearst. Il a aussi été conseiller d’éducation pour l'École secondaire catholique de Hearst et a travaillé pour l’établissement du Collège Boréal à Hearst pendant 5-6 ans.
Tout au long de sa carrière professionnelle, pour se divertir, Denis faisait de la pêche, du golf et du camping. Il aime beaucoup voyager en auto, et a donc traversé la côte Nord-Est des États-Unis, ainsi que la Floride. De plus, il a été en Europe une fois. Pendant 43 ans, Denis a joué le jardinier par la tonte de sa pelouse. L’hiver, il aime faire de la raquette et de la lecture, surtout des romans historiques. Il aime également s’occuper de ses petits-enfants et monter des pièces de théâtre. Ainsi, il en a monté une pour l’édition 2016 du Festival Hearst sur les Planches.
De part son expérience, Denis Cheff mentionne que plusieurs changements sont survenus au niveau de l’industrie forestière. En effet, alors que les entreprises appartenaient auparavant aux familles de la région, elles appartiennen aujourd'hui en majorité à des entreprises internationales, à l'exception de la compagnie Lecours Lumber qui appartient toujours à une personne de la région. La mécanisation est également survenue vers 1965, ce qui a augmenté la production avec l’utilisation de machines au lieu des chevaux. Ceci a ensuite mené à des initiatives de reboisement et a changé la dynamique en forêt avec la création de nouvelles règles afin de permettre une meilleure gestion du territoire forestier. En 1986, Hearst Forest Management a été fondé et les compagnies de bois de Hearst ont eu leur premier permis de coupe. Elles dépendaient auparavant des permis des autres.
Sources :
Entrevue avec Denis Cheff